Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Quand j'ai lu ton frère cette semaine, j'ai ressenti un grand désarroi dans ses propos... J'imagine que tu dois t'en foutre mais je voulais malgré tout te dire que cela me faisait de la peine à moi aussi. Ta souffrance nous atteint parce que tu es, même si tu l'oublies, notre pote. Je ne crois pas qu'il y ait davantage à dire ou à écrire pour te toucher, te soutenir, te relever... Alors, je t'adresse une nouvelle fois cette lettre... qui sait ? on finira peut-être par le prendre ce café...


A Renaud,

 

Je ne t’ai jamais rencontré, mais peut-être que cela viendra un jour… je l’espère encore. Où plutôt si : nous nous connaissons bien tous les deux, comme deux potes, deux vieux potes depuis de nombreuses années. Tu es entré dans ma vie d’adolescente en exprimant mes révoltes (Hexagone, Où c’est qu’j’ai mis mon flingue ?), la profondeur de mes sentiments (Chanson pour Pierrot), ton humour était aussi le mien (Dans mon H.L.M., Le Retour de Gérard Lambert), mes rêves d’évasion (Dès que le vent soufflera). Tu m’as appris l’anglais (It is not because you are)… enfin presque !

 

A cette époque-là, tu es venu chanter à Lyon, à la Bourse du Travail, et bien sûr j’étais dans la salle. J’aimais déjà ta pudeur, ta délicatesse, ta timidité et plus encore ton humilité. Puis, j’ai grandi et la vie nous a séparé, nous avons continué notre route chacun de notre côté. Je reconnais volontiers que j’ai un peu négligé ta « carrière » (ne t’énerve pas et pardonne-moi ce terme maladroit). Or, depuis peu, te voilà de retour dans mon existence grâce à mes « Lolita » à moi. Adolescents à leur tour, ils aiment tes textes probablement pour les mêmes raisons que moi d’ailleurs. Alors pour notre plaisir commun, nous les écoutons ensemble, nous connaissons par cœur toutes les paroles. Si mes souvenirs viennent à me trahir, accrochant çà et là sur un mot, je suis immédiatement reprise par l’un deux, sans porter atteinte à notre complicité. 

 

Nous aimons les mêmes chansons de Boucan d’enfer. Notre sensibilité est mise à l’épreuve par Manhattan-Kaboul là où la tienne nous permet de réaliser l’intolérable. L’un d’eux, fan de Baltique, en a les larmes aux yeux chaque fois qu’il écoute. Et moi, je te rejoins, comme au bon vieux temps, dans Mon bistrot préféré avec ceux qui peuplent ma mémoire.  Un jour, il le faudra bien, nous parlerons de tout ça autour d’un café…

 

Reçois, Renaud, mes salutations poétiques.

 

Nina Siget

 


Tag(s) : #Actu Libre
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :