Individu en Vrai Grande détresse
Imaginer
un Vide Grave
Immensité de ce Vide Glauque
Incroyable Vérité, Grandeur
de
l'Incompréhension, Valable pour
les Grandes personnes
Instant Valant pour la Galaxie,
univers
Impitoyable de Vautours Grossiers
Irréalité
du Vent qui Guérit la
blessure
Impatience de Vivre
une Grossesse heureuse
Interruption
non Volontaire de Grossesse
Impossibilité de Vivre,
de Garantir
l'Imaginaire, de Voir Grandir un être.
Illustration
d'un Vrai Geste d'amour.
Nina Siget 5 octobre 1995
Vous avez peut-être regardé jeudi soir le reportage d'Envoyé Spécial au sujet de l'IVG. Choquée, je l'ai été par
les propos intolérables de cet agité du bocal, heureusement révoqué de son poste d'enseignant, et j'espère que c'est à vie, pour avoir montrer un film qui est un tissu d'horreurs, de montages
n'ayant rien à voir avec l'IVG. Tout comme j'ai été outrée par ce vieux catho qui ferait mieux de couler des jours heureux, tout seul dans son coin.
J'avais écrit le texte ci-dessus en 1995 à l'attention d'un jeune médecin qui était confronté pour la première
fois en consultation à ce douloureux problème. Je voulais simplement lui rappeler quelques petites choses sur ce thème. Tout d'abord, le nom d'I.V.G. qui ne correspond pas, à mes yeux, à cette réalité. Je m'en explique : ce qui me dérange dans cette
expression, c'est le terme de "volontaire", simplement, parce qu'il conduit les femmes à être montrées du doigt, à être culpabilisées. Parallèlement, il entraîne une confusion dramatique, dans la
mesure où l'on oublie que l'avortement est une conséquence et non une cause. Dès lors, la femme semble devoir assumer seule cette responsabilité issue d'un acte commun. Ensuite, parce que cet échange qui, en principe, devrait être un acte d'amour partagé, ne l'est pas toujours. Alors quel est l'avenir de
cet enfant non désiré ? (Et encore, j'écarte volontairement de votre réflexion le viol, dont on ne doit même pas avoir à débattre, tellement il est évident que l'avortement demandé s'impose). Au
fond, la femme qui est amenée à prendre cette décision, ne peut le faire que dans un moment de détresse ; ce que les médecins ne doivent jamais oublier, car seule la patiente connaît les vraies
raisons de sa décision, qui peuvent être fort éloignées de celles avouées en consultation. Enfin, il faut se
souvenir d'une part, que l'avortement concerne toutes les femmes, sans distinction d'âge, de croyance ni de rang social ; d'autre part, les statistiques nous enseignent que le nombre
d'avortements est stable depuis 1975. Mais ce qui a fondamentalement changé, c'est qu'il n'y a plus de femme qui décède à la suite d'un avortement.
J'avais ensuite discuté avec une jeune fille, trop petite ou pas encore née (je ne me souviens plus) en 1975 pour
se souvenir des ravages de l'avortement clandestin, des procès absurdes où les femmes étaient poursuivies et condamnées, et encore moins du traitement inadmissible réservé à Madame Veil
lorsqu'elle a présenté son texte.
A l'époque, je m'étais dit qu'il fallait continuer de rétablir la vérité, sans relâche. Et pourtant, le temps
ayant passé, j'ai un peu oublié de poursuivre ce combat. Je n'en suis pas fière mais, hier soir, ce reportage m'a réveillée ! Brutalement, certes, mais il m'a réellement réveillée.
Alors, sur Google, j'ai cherché ces différents sites de catholiques intégristes, ces fous de Dieu, et là, c'est scandaleux de
lire autant de mensonges. Il est faux d'écrire que les femmes continuent de mourir lors d'avortement, il est faux d'annoncer un nombre total de "morts" (et encore je vous passe les termes odieux
et insupportables employés) en additionnant le nombre annuel depuis 1975 parce que le nombre d'avortement est stable en France depuis la Loi Veil. Il est inadmissible au nom du soutien et du
conseil de "profiter" de la détresse morale de toute personne pour l'influencer.
Bref, j'arrête là tellement cela m'a écoeurée. Sur Internet, on trouve le meilleur mais, hélas, le pire aussi...